Du 30 septembre au 1er Octobre , la population cosmopolite de pointe noire en République du Congo s’est réunie au bord de la côte sauvage pour assister au festival « Ponton miziki », qui veut dire en langue vernaculaires « musique à pointe noire » .Durant 2 jours, un éventail d’artistes venus des 4 coins d’Afrique comme suspect 95 de côte d’ivoire, El had des Comores, elekafric du Sénégal mais aussi d’Europe comme youssoupha (France) ont fait vibrer la scène au rythme de leurs styles éclectiques .Au niveau local , des artistes et groupes de légende comme Zao casimir et les bantous de la capitale ainsi que des artistes de la scène émergente de la veille océane comme Tity meuf à part ,Zina Hope, Hendry Massamba ont été au rendez-vous .Retour sur les temps forts de ce festival qui a rendu un vibrant témoignage de la diversité culturelle et musicale de l’Afrique.
Au lever des rideaux, une restitution de la Master classe de danse organisée dans le cadre du festival, animé par kettly Noël, une danseuse, chorégraphe et actrice haïtienne, vivant au Mali.
Après le mot de bienvenue de Mme l’ambassadrice de France au Congo, Claire Bondonyi, c’est devant une foule impatiente d’entendre les premières notes de musique que le représentant de Mme le maire de Pointe-Noire a déclaré ouvert le festival international
« Ponton miziki ».
En musique, le ton a été donné par la chorale de l’IFC. Une fusion de chorale de Pointe-Noire qui a interprété le titre « Congo » de Jacques Loubelo, désormais hymne à l’unité d’un pays autrefois meurtri par des guerres civiles.
Sous l’animation d’un trio de maître de cérémonie composé de Yann Orion, Elvis Tchicaya et Ame césar, les artistes pouvaient défiler à tour de rôle sur scène, ayant à chacun d’eux 20mn.
D’abord Mack Toob, une pépite de la scène de Pointe-Noire avec sa création artistique dénommé « Afrok », un mélange de musique afro et de rock.
Zao n’est pas « cadavéré »
« Zao n’est pas cadavéré » c’est ce que l’on pouvait lire sur les banderoles brandies par son public, quand cette légende de la musique africaine a gravi les marches du podium s’appuyant sur sa canne.
Alors que beaucoup s’inquiétaient de son état de santé après son accident cardiovasculaire qui a failli lui coûter la vie en novembre 2022, l’artiste musicien Zao casimir faisait son retour sur la scène après plusieurs mois de traitement et rééducation physique. Muni de son casque drapé dans son treillis, l’ancien combattant tenait à prouver qu’il n’était pas encore mort et qu’il savait toujours se servir de son arme la musique, dans ce nouveau combat qu’il mène, celui de la sensibilisation contre cette maladie. Inutile de vous préciser à quel point il a explosé la scène.
Clin d’œil à la note féminine
Le festival Ponton Miziki à Pointe-Noire ne s’est pas contenté de mettre en avant les talents masculins, mais a également célébré la force et la créativité des artistes féminines. Lors de cet événement, les voix captivantes de chanteuses comme Queen dorcelle, Tity meuf à part et Zina Hope ont enflammé la scène, apportant une touche particulière de grâce et d’énergie à l’atmosphère déjà électrique.
Une scène intergénérationnelle
Après le très talentueux Afro soul de l’artiste Hendry Massamba, les jeunes ont dû céder la place aux anciens, » les bantous de la capitale« .
Les artisans de la rumba congolaise ont remonté le temps en jouant des classiques comme » comité« , tout en étalant des nouveaux répertoires musicaux issus du talent de nouvelles recrues.
Rappelant les jours glorieux de la rumba congolaise, Sur scène, ils ont captivé les spectateurs avec leurs harmonies vocales impeccables et leurs rythmes enjoués. La performance des Bantous de la Capitale a été un hommage vibrant à l’histoire riche de la musique africaine, montrant que même après toutes ces années, leur musique résonne toujours profondément dans le cœur des amateurs de musique et continue d’inspirer les générations futures.
« Pointe Noire a le meilleur public d’Afrique », dixit Youssoupha
C’est en ces termes que le très attendu rappeur français d’origine congolaise a félicité le public pontenégrin, à l’issue d’un défi visant à faire le plus long et grand boucan, pour faire monter la pression. Défi relevé par un public passionné de rap. À tour de rôle, « effet papillon », « espérance de vie « ou encore « rossignol » à chaque titre, l’enfant de Kinshasa faisait monter encore plus l’adrénaline des jeunes, au point où deux parmi eux ont pu escalader les marches du podium pour embrasser l’artiste, échappant à l’œil vigilant des vigiles.
Au bout d’une quinzaine de minutes, la confiance s’installe et l’artiste n’avait plus besoin de chanter, le public le faisait à sa place tellement, le texte était connu par cœur.
Le président du syndicat a confirmé
La journée du dimanche 1er octobre, toute aussi électrique que le 1er jour, a atteint son point culminant avec l’entrée en scène de Suspect 95, désormais figure incontournable du rap Africain. Vêtu d’un pantalon vintage des années 60’s, colle écarté le rappeur de Cocody à Abidjan ne déroge pas à son habituel sens de l’humour mêlé de sarcasme. » une chose est sûre avec nous les membres du syndicat, c’est que nous sommes honnêtes. » A-t-il lancé sur scène, avant d’ajouter « malheureusement les femmes Congolaises n’aiment pas la vérité, elles préfèrent les menteurs voilà comment elles se font du mal » ! ses propos serviront d’introduction au titre « c’est dans télé » une chanson qui met en lumière la naïveté de certaines femmes qui confondent fiction et réalité dans leurs relations amoureuses.
Le festival Ponton Miziki, a offert un vibrant témoignage de la diversité culturelle et musicale qui anime l’Afrique et le monde entier. Cet événement a ainsi uni les rythmes éclectiques de ces artistes pour créer une expérience musicale inoubliable, démontrant que la musique transcende les barrières et rapproche les cultures, tout en célébrant la richesse de l’art africain et mondial.
Ame César Sehossolo