De son vrai nom Patricke-Stevie Moungondo, Oupta, également connue sous le pseudonyme Ngo Africa, qui veut dire « Léopard d’Afrique », a marqué son grand retour à Pointe-Noire avec un concert exceptionnel à l’Institut Français du Congo (IFC) le 15 novembre dernier. Alliant chants kilombo, jazz, gospel, rumba congolaise et sonorités africaines, elle a célébré la richesse du patrimoine culturel congolais, en opposition à une tendance générale de l’industrie musicale à calquer des styles extérieurs. La lauréate de la Médaille de Bronze aux Jeux de la Francophonie 2005 au Niger, finaliste Découverte RFI 2006, Prix Africa MTV Awards en 2009 et Tam-tam d’Or en 2010 est encore loin d’avoir atteint tous ses objectifs artistiques.
ASOS : Oupta, vous êtes une artiste qu’on ne présente plus en République du Congo. Que ressentez-vous en revenant à Pointe-Noire, cette ville qui vous a vu grandir, après tant d’années ?
Oupta : Je me sens bien, je me sens chez moi, « mu ké na inzo », et c’est un plaisir immense de revenir à Pointe-Noire.
ASOS : De votre vrai nom Patricke-Stevie Moungondo, vous pratiquez une musique qui mêle chants kilombo, jazz, gospel, et rumba congolaise. Depuis vos débuts, pensez-vous avoir changé ou évolué en tant qu’artiste ?
Oupta : J’ai gardé mes sensibilités, car chacun de nous a sa propre relation à certains styles. Moi, je suis restée très traditionnelle. Certes, je mélange cela avec d’autres sonorités, mais mon chant a beaucoup évolué. En avançant, on écoute, on apprend des autres, on gagne en expérience, et donc mes chansons aussi évoluent avec moi.
ASOS : Le public ponténégrin semblait ravi lors de votre spectacle, à en juger par l’ambiance qui régnait dans la salle. Quelle est donc la magie d’Oupta ?
Oupta : Je crois que c’est dû à la diversité de ma musique. Mon public aime cette diversité : des chants rythmés, des ballades douces, des morceaux qui touchent les âmes sensibles. Tout le monde y trouve son compte. Ce retour aux sources est important pour moi, surtout aujourd’hui, où beaucoup veulent faire la musique des autres. Ici, au Congo, nous avons une immense richesse musicale, des rythmes variés, et chacun peut puiser dans ce patrimoine. Il ne faut pas se perdre dans tout ce qui est amapiano ou musiques nigérianes, même si elles sont belles. Il faut aussi connaître et garder nos bases.
ASOS : Vous avez reçu plusieurs distinctions : Médaille de Bronze aux Jeux de la Francophonie 2005 au Niger, finaliste Découverte RFI 2006 (musique du monde), Prix Africa MTV Awards en 2009 et Tam-tam d’Or en 2010. Avez-vous encore faim ou soif de réussite après toutes ces victoires ?
Oupta : Oui, par ce que très jeune quand j’ai commencé, je ne savais pas chanter. Je l’ai toujours dit.Quitter le kilombo (style traditionnel religieux au Congo) pour le Gospel, je ne chantais pas trop juste , j’accompagnais ma grande sœur et elle me challengeait en fait et là je me suis donner pour objectif d’être une grande chanteuse qui pourra représenter les couleurs de mon pays à travers le monde. Et je pense avoir encore du chemin à faire, et c’est ce qui me motive. Par ce quand on parle des chanteuses en Afrique, on voit plus l’Afrique de l’ouest. L’Afrique centrale en matière de chanteuse n’a pas encore cette reconnaissance alors c’est ça mon challenge. Que cette touche traditionnelle à la Congolaise soit reconnu quand je chante .
Ce concert à l’IFC n’était pas seulement une performance musicale : il était une ode à l’identité congolaise, une revendication artistique forte, et un appel à explorer et célébrer les richesses culturelles de notre pays. Oupta a prouvé, une fois de plus, qu’elle reste une artiste intemporelle et incontournable sur la scène musicale africaine.
Ame césar.
Pour le Mag de l’Asos.