Germaine OLOLO, quand les femmes du secteur culturel manquent de soutien

 

Placé sous le thème « Investir en faveur des femmes, accélérer le rythme»« ,  la journée internationale des droits de la femme cette année s’avère être l’occasion de mettre en lumière les initiatives  féminines et leurs difficultés à l’accès au financement. C’est particulièrement le cas dans le secteur culturel où les femmes artistes, créatrices et entrepreneures, peinent à trouver le soutien dont elles ont besoin pour pérenniser leurs entreprises. C’est le cas de la comédienne Germaine ololo, fondatrice du festival International d’expression féminine, qui prépare la dixième édition du genre.

Asos : Bonjour Germaine ololo, vous êtes comédienne, artistes et fondatrice du festival International d’expression féminine qui célèbre bientôt ses 10 ans. Une consécration, mais aussi un parcours de combattante ?

Germaine ololo : Faut dire qu’à la base le festival existe il y a 23 ans déjà et nous préparons là la 10èm édition. Pourquoi cet écart, simplement par ce que la première édition nous l’avons organisé sans trop de difficultés, par ce que je sortais d’une tournée africaine et j’avais les moyens nécessaires pour le lancement de la première édition en 2004.

Mais quand nous avons essayé de lancer la deuxième édition, en 2006, nous avons eu de nombreuses difficultés pour mobiliser les ressources nécessaires. Et donc ça nous a pris 8 ans, pour voir la deuxième édition être relancer c’est à dire en 2013.Aujourd’hui, nous sommes sur un concept biennal histoire de se préparer par ce que je suis moi-même aussi comédienne donc participante et en tant qu’artiste on a parfois besoin d’un peu de temps pour soi-même.

Asos : Est-ce qu’aujourd’hui la situation s’est donc améliorée après 9 éditions, surtout que cette année on célèbre la journée internationale des droits de la femme sous le signe de l’investissement en leur faveur ?

G.Ololo : Les thèmes que l’on aborde chaque édition, c’est bien beau à entendre mais on est tenté de dire que ce ne sont que des slogans. Par ce que dans les faits c’est une tout autre réalité. Nous travaillons depuis plus de 20 ans dans ce programme mais nous n’avons jamais reçu un soutien conséquent. Même moyen, pour nous permettre d’exploiter la philosophie de notre programme. Ni avec les fondations, les structures pétrolières, les brasseries qui ont des programmes d’accompagnements des initiatives culturelles

On peut même parler des obligations sociétales de ces structures mais ça n’accompagne jamais.

Depuis que le FIEF existe nous avons eu 2 ans de communication au niveau de l’Afrique. Nous étions en tournée avec des artistes de la RDC, et partout où nous sommes passés nous avons communiqué sur le programme. Donc au niveau international il est assez connu, les autres cherchent même à venir participer par ce qu’ils comprennent l’intérêt de ce programme. Mais curieusement au niveau local c’est l’indifférence totale.

Asos : c’est vrai que le soutien manque au niveau local, mais comment donc parvenez-vous à mobiliser autant d’artistes étrangers par exemple ?

G.Ololo : Vous serez surpris d’entendre que ce sont des artistes étrangers qui ont contribué aux plus grandes réussites de ce festival. Certains ont payé leurs billets, pour venir participer. Et pour quelques partenaires qui nous accompagnent nous ne manquons pas de reconnaissances puisqu’ avec les moyens limités qu’ils ont, ils font de leurs mieux, mais aux grandes ambitions, de grands moyens. C’est pour ça que nous n’hésitons pas de nous organiser nous même pour atteindre nos ambitions.

Asos : Parlez-nous du programme du FIEF ?

G.Ololo :    Le Fief c’est la promotion des talents artistiques féminin et socio culturel donc partout où la femme exerce que ce soit dans l’administration, la politique, au niveau scolaire, partout où elles innovent. Nous avons aussi le forum international des femmes leader. Cet espace qui est réservé à celles qui ont excellé dans leur domaine, des succès story comme on dit c’est pour inspirer la jeune génération. Nous avons aussi un volet scolaire. Ça veut dire que même les leaders que nous attendons dans le futur nous les préparons des maintenant dans les écoles, des élites en art oratoire. Que ce soit dans par le biais de l’art, la poésie, le stand UP Par ce qu’être leader ça ne s’improvise pas.

Ecrit par Ame

Pour le Mag de l’Asos.

www.asos-mag.com