Le retour « trancestral  »de Fredy Massamba  à Pointe Noire:

Depuis la sortie de son nouvel album « TRANCESTRAL » en avril dernier, Fredy Massamba n’avait pas encore remis les pieds sur sa terre natale « Pointe -Noire ». Le festival international « Pointe -Noire en scène » auquel il a été invité s’est donc avéré être l’occasion pour cet auteur -compositeur et danseur  devenu «  la voix afro soul Congolais », d’être en communion avec son public et ses ancêtres. Nous sommes allés à sa rencontre dans les coulisses de la 8 èm édition du festival « Pointe noire en scène » pour une interview.

Asos : Bonjour Fredy  Massamba et merci de nous accorder cette interview. L’album « Trancestral » est enfin là, après le clin d’œil « Keriko » qui en octobre 2022, préparait sa sortie, quel est le message essentiel que véhicule cet album ?

Frédy  Massamba : Cet album est un message de paix, d’amour et aussi un message de no complexe , par ce que c’est hyper important de mettre le mot « NO COMPLEX » là-dedans, c’est-à-dire que je reste dans mes bases linguistiques Africaine .Mon album est en « Kikongo », en « Munukutuba », en « Lari » et en « Lingala ».Rester Hip Hop, Soul, musique urbaine, jazzy,  mais en langue de chez nous.

Asos : C’est important pour vous de toujours garder vos couleurs musicales, à un moment où beaucoup se tournent vers des tendances plus « Nigerian » , ou afrobeat ?

F.M : Je reviens sur ces bases-là. Je n’ai jamais été un artiste complexé, un artiste de mode, du fait de ma personnalité et de l’éducation que j’ai reçu de mes parents .Je ne suis pas, je n’aime pas suivre. Y a des artistes aujourd ‘hui, on entend « Stromae », ils deviennent des Stromaes, dans le football pareil, en France je supporte la même équipe depuis tout petit, au Congo aussi j’ai mon équipe et voilà.

Asos : »Trancestral » marque un retour aux sources et donc vers votre terre natale, que vous avez eu l’occasion de soutenir à travers des événements culturels (scènes ouvertes de l’IFC, festival Afropolitain, pointe noire sur scène).Mais avez-vous un projet entrepreneurial en vue au Congo ?

F.M : Depuis un certain moment j’ai monté un label « Anga Music « avec Veeby afro soul qui est la directrice et fondatrice du festival « Afropolitane nomade » dont j’assure la direction artistique .Nous avons ce projet-là qui est un projet nomade .Donc chaque année on dépose nos valises dans un pays quelconque et cette année nous serons au Maroc au mois d’octobre. Le but de tout ceci c’est de pouvoir un jour monter une structure d’accompagnement pour les artistes. Leur permettre d’avoir des supports audiovisuel. Les accompagner dans leurs carrières. Il y en a déjà qui le font et pourquoi ne pas apporter ma contribution dans ce domaine ? Voilà l’un de mes projets.

5/ L’album est disponible sur toutes les plateformes en streaming, avez-vous pensé aussi aux plateformes de distribution locale (de votre pays ?)

F.M : Oui, j’y pense, je ne veux pas dire le nom aujourd’hui mais dès demain nous avons une rencontre avec des amis pour et parler et étudier toutes les questions liées à la distribution locale.

6/ Le streaming, le numérique ont  apporté beaucoup de changements dans l’industrie musicale, avec des avantages et des inconvénients .Comment  les artistes en Afrique peuvent-ils encore vivre de leurs arts ?

F .M : Je crois que c’est encore possible, en étant d’abord discipliné et ensuite éviter d’avoir une forme ou un cadre de barrière. Crée ton œuvre, met la sur n’importe quelle plate-forme, fais tout ton possible par rapport à tes moyens et le reste va suivre. Evite la prétention, celle qui consiste à se prendre déjà pour le « meilleur » alors que l’œuvre n’est même pas encore écoutée. J’en parlais à quelqu’un hier en donnant l’exemple des légendes comme Franklin Boukaka, qui n’ont pas totalement jouit de leurs œuvres artistique, mais aujourd’hui se sont des références .Donc travaille et reste humble, ne pense pas encore à la gloire ou à l’argent, et c’est le public qui va t’élever.

Je n’ai jamais été un artiste complexé, un artiste de mode.

 

Propos recueillis par ame césar